Fiche ouvrage
 
Code : 22793
Titre : Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers. Paris, par une société de gens de lettres. Paris, Neufchastel, Briasson,1751-1765, 17 vol.- RECUEIL de planches sur les Sciences et les Arts. Paris, Briasson, 1762-1772, 11 vol. – SUITE de recueil des planches. Vol. XII. Paris, Panckoucke,1777. – TABLE analytique et raisonnée des matières contenues dans le XXXIII volume in-folio du dictionnaire des Sciences. Paris, Panckoucke, Amsterdam, Rey, 1780, 2 vol. – SUPPLEMENT aux dictionnaires. Paris, Panckoucke, 1776-1777, 4 vol.
Auteur : DIDEROT & D’ALEMBERT.
Edition : Paris, Briasson, 1751-1780.
Année : 1751
Format : Trente-cinq volumes in-folio. Il se compose de 17 volumes de texte, 11 volumes de planches et 5 de suppléments dont 1 de planches et 2 de table. Avec un tableau dépliant au tome 1 dans le volume de texte (système figuré des connaissances humaines), des 5 tableaux dépliants dans les volumes I, II et III du supplément et 2926 planches environ (ou 3129 si l’on compte les planches doubles ou triples). Intérieur exceptionnellement frais malgré de très menus défauts (Petit manque de papier en marge à la pl. LXXI au vol. VI et pl. II (orfèvrerie) au vol. VIII sans atteinte à la gravure et restauré, 2 petits trous aux feuillets d'Anatomie (texte et planches), une déchirure réparée sans perte en marge p.507 du T. XVI, petite déchirure réparée aux 3 derniers feuillets T.I suppl. occasionnant un petit trou avec perte de 3/4 lettres, une vingtaine de feuillets et 3 planches uniformément brunis (T.XI, T.XVI, T.IX des planches, T. I et III suppl.), légères rousseurs éparses au T. III suppl.). Les planches 20, 21 et seconde 22 (anatomie) au tome 1, pl. 27 (chirurgie) au tome 3, et pl. 1, 2 et 3 (hermaphrodites) sont volantes (retirées à l'époque car peut-être trop osées), la planche de l'Amidonnier est rapportée. Sans le frontispice imprimé en 1772, comme dans la plupart des exemplaires.
Reliure : Plein veau marbré , dos à nerfs ornés, pièce de titre et tomaison de maroquin rouge et vert. Reliure de l'époque en excellent état. (De légères éraflures sur 4 plats, très légères usures à qq. coins , minimes et habiles restaurations à 5 coiffes). Deux to
Prix : 43000 €uros
Observations : Edition originale de ce célèbre ouvrage, la plus grande entreprise de l'imprimerie mise au service de la pensée et de la technique française. L’entreprise prend directement la suite d’un ouvrage publié en 1728 à Londres par Ephraïm Chambers, intitulé Cyclopedia or an Universal Dictionary of Arts and Sciences, en 2 volumes. En 1739 Chambers vient à Paris pour lancer une version française de son encyclopédie. Il rencontre plusieurs éditeurs possibles, mais l’affaire ne se fait pas. En 1745 le libraire parisien André Le Breton est contacté pour publier cette traduction française, mais là aussi les difficultés s’accumulent et finalement Le Breton renonce à traduire Chambers et confie à Diderot et D’Alembert le projet d’une encyclopédie entièrement nouvelle : le contrat d’édition de ce qui sera « notre » Encyclopédie est signé en 1750 et le premier volume paraît dès 1751. Chambers avait eu la prétention de publier « the best Book in the Universe ». Ce sera aussi l’ambition des Encyclopédistes français, qui se distingueront du précédent anglais par deux infléchissements majeurs : la valorisation des arts « mécaniques » à côté des sciences purement spéculatives ; et la « philosophie » c’est-à-dire, en l’occurrence, le rationalisme. Le souci de valoriser les techniques n’est pas surprenante chez un Diderot, fils d’un maître coutelier. Si la Cyclopaedia de Chambers faisait déjà une bonne place aux arts et aux techniques, Diderot souhaite désormais mettre sur un pied d’égalité d’un côté les savoirs classiques, considérés comme « nobles », et d’autre part les savoir-faire techniques, voire artisanaux : la boulangerie, la coutellerie, la chaudronnerie, la maroquinerie, etc. Ce souci, au milieu du XVIIIe siècle, va évidemment de pair avec la préoccupation du développement économique, considéré comme source de richesse et de confort. L’article Réfugiés, au XIIIe volume, est un exemple parfait de cet état d’esprit. Il valorise le travail, la richesse, et l’industrie, par opposition aux valeurs de la noblesse, considérées comme désuètes. Quant au rationalisme, il est plus ou moins présent selon les sujets, car la philosophie des collaborateurs de l’ouvrage est loin d’être homogène. Les Lumières sont présentes partout, mais leur intensité est variable. On les trouve en tout cas dès le premier volume, dans le frontispice. À vrai dire ce frontispice ne figure pas dans ce premier volume dès sa parution, en 1751. On n’y trouve, rédigée par Diderot, qu’une « explication du frontispice » – mais d’un frontispice momentanément absent ! Il ne sera gravé qu’en 1772 par Benoît Louis Prévost, sur un dessin de Cochin réalisé en 1764, et livré avec le dernier volume de planches « pour être inséré dans le premier volume paru vingt-et-un ans plus tôt » (C. Michel). Il faut maintenant en venir à la part que D’Alembert a prise à la réalisation de ce « grand oeuvre ». Cette part est double, puisqu’il en a été à la fois l’un des deux codirecteurs et l’un des principaux contributeurs. Outre les grands textes d'introduction (le Discours préliminaire, l’Avertissement du tome III), D’Alembert a rédigé plus de 1 600 articles, signés de la lettre O. C’est une contribution importante, qui a concerné tous les volumes. À s’en tenir au seul point de vue quantitatif, la contribution de D’Alembert reste cependant inférieure à celle du chevalier de Jaucourt, véritable polygraphe, qui a signé plus de 17 000 articles (sur un total de 71 800), ou à celle de Diderot, qui en a signé ou co-signé près de 5000. Provenance : De la Bibliothèque du château de Mouchy-Noailles. 1806. N° 2526 du Catalogue rédigé par Léon Techener en 1872. Provenance prestigieuse, celle du château de Mouchy (Oise) et de la famille de Noailles, propriétaires successifs de ce château qui sera en grande partie détruit en 1961, en mauvais état depuis la seconde Guerre Mondiale. Si le château est dans la famille de Noailles depuis le 17e siècle, il faut attendre 1800 pour que Philippe Louis Marc Antoine de Noailles (1752–1819), duc de Mouchy, vienne s’y installer. Lui et ses descendants vont agrandir et embellir le château. L'ensemble des ouvrages de l'Encyclopédie est resté tel qu'il était au chateau de Mouchy-Noailles, avec une petite variante de pièces de titre et de fers à certains volumes. Exceptionnel état de conservation des reliures et du corps de l'ouvrage.
Sources :
Catégories : ARTS DIVERS - METIERS;
   











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