Observations : |
L'auteur, prénommé Philippe, relate à l'intention de son frère Jérôme à qui il dédie ce manuscrit, les vacances qu'il a passées en sa compagnie aux bains de mer de Trouville pour des raisons de santé entre le 23 juillet et le 24 août 1870. A près une dédicace en forme d'introduction écrite d'Angleterre le 17 décembre 1870 dans laquelle l'auteur fait allusion à la guerre franco-prussienne: L'Empire déchu, une République, ou plutôt une anarchie sortie de ses décombres; la Nation française, jusque-là partout victorieuse et fière de ses aigles, coup sur coup vaincue et forcée de livrer à l'ennemi ses étendards deshonnorés...; l'auteur décrit son voyage depuis Lyon jusqu'au Havre en train, puis le vapeur le François 1er pour Trouville et s'arrêter enfin à l'Hôtel Bellevue. Adoptant un ton primesautier et parfois même potache, on sent l'écriture d'un jeune homme heureux de vivre en dépit des circonstances tragiques que traverse le pays. Jour par jour et presque heure par heure, il détaille son séjour à Trouville et ses environs, les excursions à Deauville, au Havre, à Dives, à Lisieux célèbre à l'époque pour ses maisons à pans de bois, les bains de mer, l'arrivée d'amis parisiens, la pêche d'un marsouin échoué sur la plage, les concerts de musique, le casino, etc... Leurs bains sont décrits d'une façon très détaillée :Baisse toi ! Je vais te jeter de l'eau sur la tête et sur la poitrine, pour prévenir l'oppression ! Ce moyen est, en effet excellent, les livres des bains de mer le nomment infusion. (p. 92). Traversant la place de la Cahotte, car c'était un jour de foire, et des marchands ambulants, arracheurs de dents, vendeurs de drogues, de foulards, moitié soie, tout coton (p.95). Ce sont des journées de bénéfices pour les loueurs de cabines roulantes et les guides-baigneurs...vêtu d'un pantalon de laine noire retenu par une large ceinture de même étoffe, et d'une flanelle rouge, sur la tête un chapeau goudronné portant leur propre nom...Sa fonction consiste à vous porter dans ses bras assez avant, là, il vous dépose, procède aux effusions...et pour peu que la mer soit forte, vous tient constamment par la main ou le bras, vous soulevant quand la lame arrive afin de prévenir le choc.. (P. 110). Les cabines roulantes...attelées de un ou deux chevaux, qui peuvent ainsi conduire leur locataire jusqu'à la mer même, elles l'y déposent, se retirent un peu (p.111). à la halle aux poissons c'est l'heure de la vente...et les lots se vendent aux enchères... Il crie d'abord le prix le plus fort... Sinon il diminue peu à peu.. (P. 133). Très lisible et intéressante relation très détaillée d'un séjour de deux touristes fortunés dans la célèbre station balnéaire. |