Fiche ouvrage
 
Code : 22603
Titre : Elémens de Musique, théorique et pratique, suivant les Principes de M. Rameau.
Auteur : [ALEMBERT (Jean le Rond d')].
Edition : A Paris, chez David Laîné, Le Breton, Durand, 1752.
Année : 1752
Format : In-8 de XIV (faux-titre, titre, avertissement, table des chapitres), 171 pages, un feuillet d'errata, un feuillet blanc et 10 planches dépliantes in-fine. Edition originale. Une rousseur en marge basse des 10 premiers feuillets, une plus importante aux pages 17 à 21 sans affecter la lecture et à 2 planches. Les marges droites des planches sont brunies.
Reliure : Reliure d'époque en veau brun marbré, dos à nerfs orné de fleurons dorés, tranches rouges. Coiffe supérieure absente, coins fortement usagés et petit accroc à un nerf.
Prix : 200 €uros
Observations : Parvenu à la maturité, D’Alembert, reconnu par le monde musical en raison de sa théorie des cordes vibrantes, va pouvoir exprimer son point de vue en matière de musique. Dans son Discours Préliminaire publié en 1751 lors de la parution du Tome Premier de l’Encyclopédie, il consacre au musicien Rameau une place essentielle, symbole de l’idylle intellectuelle qui unira ces deux hommes pendant plusieurs années. D’Alembert accordait à Rameau dans le monde des idées, une importance identique à celles d’un Voltaire et d’un Montesquieu et, dans le domaine de la musicologie, une parité absolue avec l’immense Pythagore qui avait jeté les bases de l’harmonie musicale . Rameau publie en 1722 son Traité de l’Harmonie réduite à ses principes naturels, qui s’inscrit dans la continuité des théories de Zarlino et de Descartes et qui attire sur lui l’attention des musiciens et surtout des philosophes. On sait que le jeune D’Alembert a beaucoup étudié ce traité que lui fit lire Caron, son professeur de mathématiques au Collège Mazarin, à partir de 1730. D’Alembert adhère en effet aux thèses de Rameau et les expose avec toute sa rigueur scientifique. Il fait d’abord litière des autres théories musicales, anciennes ou modernes, celle des Grecs et leurs progressions géométriques, celle de la « coïncidence des coups » défendue par Mersenne, comme celle de « l’ordre et de la simplicité du rapport des vibrations » que soutient son adversaire le mathématicien Euler. Mais bien qu’approuvant les conceptions de Rameau, D’Alembert refuse l’appartenance de la science musicale à la mathématique pure et la fait au contraire relever de la physique. D’Alembert admet ainsi que la composition musicale n’est pas purement logique et qu’elle laisse la place à la convenance, celle qui fait qu’un son paraisse à l’oreille comme dissonant ou consonant. La création musicale est donc bien une démarche « déductive » et empirique et non, ainsi que le prétend Rameau, une démarche « démonstrative » comme dans les sciences exactes. Malgré cette réserve, D’Alembert se fait le vulgarisateur des découvertes harmoniques et des théories de Rameau, et devient l’exégète de ses écrits dont il atténue les maladresses.
Sources : D’Alembert et la musique de son temps Dr. Élysé LOPEZ Académie des Sciences et Lettres de Montpellier
Catégories : MUSIQUE - CHANSON;
   


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