Fiche ouvrage
 
Code : 20348
Titre : Manuscrit de 1905 ou explications des salons de Curtius au vingtième siècle.
Auteur : FICTOR (Gabriel) [JAL Auguste].
Edition : Paris, Ambroise Dupont, 1827.
Année :
Format : Deux tomes en un volume in-12 de [XX] 259 pages et 316 pages. Ex-libris collé armorié : O'Reilly Le Havre. Très bon état intérieur.
Reliure : Demi-veau violet-foncé, dos à nerfs fins très richement orné de motifs floraux entrelacés, tranches marbrées. En excellent état.
Prix : 230 €uros
Observations : Auguste Jal né à Lyon en 1795 et mort à Vernon en 1873, ex officier de marine, a participé à la rédaction du Fureteur ou l'Anti-Minerve (1817) et à celle du Miroir des spectacles, des moeurs et des arts (1821), du Constitutionnel et du Courrier des électeurs. Le cabinet de cires de Curtius doit sa célébrité historique au fait que le 12 juillet 1789, les insurgés parisiens s'y emparèrent des bustes de Necker et du duc d'Orléans et les portèrent en triomphe dans les rues de la ville. Curtius, dont le véritable nom était probablement Curtz, artiste allemand de naissance, se naturalisa en France où il vint vers l'année 1770. Il se fixa à Paris et il y a passé toute sa vie, sauf quelques excursions temporaires dans les provinces et dans les pays étrangers. Il paraît que c'est à lui que l'on doit, non l'invention de la cire, fort ancienne, mais le perfectionnement des figures sculptées en cire, ou d'une composition particulière, et représentant en grandeur naturelle, avec leur costume et leurs habitudes ordinaires, et avec plus ou moins de ressemblance, des personnages morts ou vivants. Curtius établit deux salons, l'un au Palais-Royal, l'autre sur le boulevard St-Martin, et plus tard sur celui du Temple, après le théâtre de Nicolet. Tous les ans, il renouvelait les deux salons, et tous les mois il y changeait quelque chose. Le premier était plus spécialement consacré aux grands hommes, aux illustres notabilités. Dans le second étaient rangés les grands scélérats, les individus qui s'étaient fait un nom dans les classes inférieures de la société. On pense bien qu'il n'oublia point son homonyme Marcus Curtius. Comme le moderne Curtius faisait les bustes de tout ce qu'il y avait de plus distingué à la cour et à la ville, il gardait une copie des têtes les plus remarquables par leur caractère ou leur beauté, et il les exposait dans ses salons. Il modelait les rois, les grands écrivains, les jolies femmes et les voleurs. On y a vu Jannot et Desrues, le Comte d'Estaing et Linguet, le grand Frédéric et Voltaire, Catherine II et J.-J. Rousseau, Hayder-Aly et l'aéronaute Blanchard, Francklin et Cagliostro, la Comtesse de la Mothe-Valois et Mesmer, Buffon et Mlle Contat, la famille royale assise à un banquet et Louis XVI à côté de son beau-frère Joseph II, la réception des ambassadeurs de Tippou-Saïb, etc. L'aboyeur criait à la porte : Entrez, messieurs et dames, venez voir le grand couvert ; entrez, c'est tout comme à Versailles. Il n'en coûtait que deux sous ; pour douze sous, on approchait, on circulait près des figures ; et malgré la modicité des prix, Curtius faisait des recettes de 300 fr. par jour. On voyait aussi chez lui des objets précieux en peinture et en sculpture, des monuments antiques, des momies, des raretés telles que la chemise que portait Henri IV lorsqu'il fut assassiné, avec les certificats qui prouvaient l'authenticité de cette pièce ; enfin, toutes les nouveautés qui firent sensation à diverses époques. Curtius se montra patriote dès le commencement de la Révolution ; il exposa les figures de Lafayette, Bailly, Mirabeau et autres députés de l'assemblée constituante, celles des principaux détenus et vainqueurs de la Bastille, et deux modèles de cette forteresse-prison, l'un dans son état naturel, l'autre avec ses ruines. Mais Curtius devint girouette, comme bien des gens qui ne s'en vantent pas, et qui en ont fait comme lui un métier lucratif. Il offrit à l'hommage ou à l'horreur du public les grands hommes du jour, les grands hommes à la mode, triomphants ou victimes, et leur décernant l'apothéose ou le châtiment, suivant les circonstances. On vit ainsi tour à tour, dans ses salons, les girondins et les montagnards, Vergniaux et Danton, le duc d'Orléans et Philippe-Egalité, Marat et Charlotte Corday, le père Duchesne et Robespierre, madame Roland et le capucin Chabot, madame Tallien et Barras, Dumouriez et Talleyrand, Bonaparte, sa famille, ses maréchaux, ses favoris , et quelques-uns de ses chambellans et de ses sénateurs.
Sources :
Catégories : LITTERATURE du 19 au 20 ème;
   






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