Observations : |
Agréable reliure de l’époque, d’esprit janséniste, austère et bien en harmonie avec le puissant texte qu’elle protège. Ensemble solide, un cahier toutefois légèrement déboité. Cet étrange et monstrueux premier roman fait écho au propos de Mirbeau qui disait : “ Le pire sadisme pour les martyrs, c’est d’avoir l’air de bourreaux : Léon Bloy a réussi.” L’auteur narre ici la dégringolade apocalyptique de son alter ego romanesque Cain Marchenoir, seul contre tous. Ce pamphlet vitriolé allume (sous pseudonymes) la vermine des lettres dans un style tellurique naissant. On y croise Paul Bourget, Arthur Meyer, Guy de Maupassant, Paul Arène, Jean Richepin, Hector Malot, Alphonse Daudet, etc. Ce récit fut d’abord imprimé initialement chez Stock, mais ce dernier, pressé par ladite Vermine, se ravisa et refusa de mettre l’ouvrage en vente. Bloy se tourna donc vers un autre éditeur : Soirat. Vint ensuite la conspiration du silence” : Le Désespéré parut courant 1886, sans écho, dans l’indifférence générale d’où la rareté de cette édition originale. |