| Observations : |
Emouvante lettre du sculpteur Clesinger à son commanditaire Napoléon III, à propos de la statue équestre de François Ier qu'il vient de terminer: Le modèle en plâtre est dressé sur son piédestal. Il voudrait que l'empereur vint la voir une dernière fois : J'ai fait subir à mon esquisse des changements considérables que je croirai tout à fait bons que lorsque votre Majesté les aura approuvés. Le sculpteur a même gardé la première esquisse afin que l'Empereur puisse juger du progrès accompli. En effet, l'accouchement de cette oeuvre fut difficile pour l'artiste : J'ai donné à cette statue tout ce que j'avais de temps, de courage, d'intelligence, d'argent et même de santé, puisque l'inquiétude, la fatigue et l'excès de travail m'ont privé de la vue pendant trois mois.... Il ne fut pas payé de ses efforts, car cette laborieuse statue haute de vingt pieds, qui devait être érigée dans la cour du Louvre, fut très attaquée par la critique et finalement le projet fut abandonné. C'était un chevalier épique et caricatural, avec son grand nez, sa grande taille, sa grande armure, son grand destrier. Le public s'esclaffa « Ce n'est pas François Ier, c'est le sire de Framboisy ». La cruelle raillerie blessa au vif l'artiste, fier de son œuvre (Figaro, sup. Litt. Du Dimanche, Gallica). La Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine (Saint-Cyr) conserve la commande faite à Clésinger pour cette oeuvre. Le Centre Historique des Archives Nationales, dans les dossiers des Travaux de la Réunion des Tuileries au Louvre (F/21/1691-1759): dossiers 33 et 43, fait état de la mise en place de cette statue en plâtre de François Ier dans la cour [carrée] du Louvre : correspondance, soumission, devis, arrêtés de paiement, notes (octobre 1855 - juillet 1857). |
